Les Bordelais, qui protestent contre l'image de froideur de leur ville, la perpétuent pourtant, insidieusement mais avec délectation, par un mode de vie et de pensée particulier. Découvrir Bordeaux, c'est adopter une manière d'être et de faire, un rythme subtil, imposé par une structure et une physionomie à nulles autres pareilles. Bordeaux propose à tous un voyage initiatique dans le passé, le présent et le futur, où les sens se doivent de rester éveillés.

Le beffroi médiéval, érigé quand les Anglais vendangeaient encore en Aquitaine, est devenu la Grosse Cloche, de sept marchandes de la rue Élie-Gintrac. Poissonnières, fleuristes, maraîchères, bouchéres interpellent d'un vocabulaire imagé les clients potentiels. Pendant que la bourgeoisie fait ses courses, les enfants entrent à peine dans les lycées de la ville qui bornent, avec la gare Saint-Jean  héritée des Chemins de fer du Midi, la ruche matinale.

Les ruelles actives du Moyen Âge.  Les matinées bordelaises commencent dans le dédale des vieux quartiers hérités du Moyen Åge. Il faut savoir s'y perdre pour mieux apprécier l'architecture des maisons à colom bage dans les rues des Menuts, de la Rousselle - où naquit Montaigne -, des Bahutiers mais aussi dans la rue Neuve- où prêcha Calvin et où vivait Montesquieu. Les échoppes les plus diverses ont aujourd'hui cédé la place à des boutiques multicolores.