Lille

La ville a certes appartenu à la Bourgogne, puis aux Habsbourg et à l'Espagne. Difficile cependant de ne pas sentir encore ici le vieux fond flamand. Il transparaît partout, dans la sensibilité politique et religieuse de ses habitants comme dans leur goût de la brique et de la bière...

Les beautés de la ville furent longtemps voilées. Voile de modestie sans doute, mais aussi voile des déprédations causées par les ans, les guerres, les intempéries. Et puis, en quelques décennies, la ville s'est métamorphosée. Le visiteur qui débarquait à la gare de Lille voici à peine trente ans ne pouvait qu'être frappé par l'odeur de frites imprégnant jusqu'aux vêtements et la noirceur des façades maculées de sule. On aurait pu croire que les noirets, ces poussières crachées par les cheminées d'usine, avaient continué à infester l'atmosphère un siècle après l'apogée de la révolution industrie

Mais au fil des ans, les rénovations de monuments, la surveillance des démolitions et l'établissement de plans de sauvegarde, la création de secteurs piétonniers ont remodelé le visage de la cité. Il était certes faux d'affirmer que Lille est une ville sans monuments! De la porte de Paris, à la gloire de Louis XIV, à l'hospice Comtesse, fondé en 1237 par la bonne Jeanne de Flandre et de Constantinople, en passant par les vestiges du Palais-Rihour, ancienne résidence des ducs de Bourgogne, les belles références historiques ne manquent pas.

La cité apparaît aujourd'hui gaie et accueillante, peuplée d'un harmonieux mélange de Lillois de toujours et d'une jeunesse estudiantine et dynamique, foule cosmopolite et bigarrée.